30 mai 1914. — Décret d’ouverture du lycée Pasteur

(actualisé le ) par Cabinet d’histoire-géographie

Le lycée Pasteur est officiellement ouvert, deux ans à peine après la pose de sa première pierre, par un décret du président de la République daté du 30 mai 1914. Il reçoit son nom l’année précédente, par un décret daté du 23 novembre 1913. Sa construction s’achève à l’été 1914 pour une ouverture au début d’octobre, mais la déclaration de guerre du 3 août le prive d’une première rentrée dans ses murs : réquisitionné le 11, il est transformé en ambulance par la colonie états-unienne de Paris. On trouvera ci-dessous le texte des deux décrets.

Le décret du 30 mai 1914

Décret créant à Neuilly-sur-Seine un lycée de garçons portant le nom de lycée Pasteur

Le président de la République française,

Sur le rapport du ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,
Vu les délibérations du conseil municipal de la ville de Neuilly-sur-Seine en date des 9 décembre 1903 et 31 janvier 1912 ;
Vu la décision ministérielle en date du 16 avril 1912 ;
Vu l’avis favorable du Conseil supérieur de l’instruction publique en date du 29 mai 1914 ;
Vu le décret du 23 novembre 1913 ;
Vu la loi du 15 mars 1850 ;
Vu la loi du 27 février 1880,

Décrète :

Art. 1er. — Un établissement d’instruction publique consacré à l’enseignement secondaire des garçons et portant le nom de « lycée Pasteur » est ouvert à Neuilly-sur-Seine, boulevard d’Inkermann.

Art. 2. — Le lycée Pasteur ne recevra que des externes et des demi-pensionnaires. Il sera assimilé aux lycées de Paris au point de vue du traitement des fonctionnaires.

Art. 3. — Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts est chargé d’assurer l’exécution du présent décret,

Fait à Vitré, le 30 mai 1914.

R. POINCARÉ.

Par le président de la République :
Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,

RENÉ VIVIANI

Journal officiel de la République française, Lois et décrets, 13 juin 1914, p. 5211.

Le décret dans la bibliothèque numérique Gallica-BNF

 


Le décret du 23 novembre 1913

Décret donnant au lycée de garçons de Neuilly le nom de « lycée Pasteur »

Le président de la République française,

Sur le rapport du président du conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,
Vu la délibération du conseil municipal de Neuilly en date du 28 juin 1912 ;
Vu la délibération prise par le conseil académique de Paris à la date du 26 juin
1913 ;
Vu l’avis du vice-recteur de l’académie de Paris ;
Vu l’avis de la section permanente du Conseil supérieur de l’instruction publique,

Décrète :

Art. 1er. — Le lycée de garçons de Neuilly prendra le nom de lycée Pasteur.

Art. 2. — Le président du conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, est chargé de l’exécution du présent décret.

Fait à Paris, le 23 novembre 1913.

R. POINCARÉ

Par le président de la République :
Le président du conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts

LOUIS BARTHOU.

Journal officiel de la République française, Lois et décrets, 4 décembre 1913, p. 10459.

Le décret dans la bibliothèque numérique Gallica-BNF


Le nom du lycée dans Le Cri de Paris du 22 mars 1914

Les potins de l’Université

L’administration, ayant fait construire un nouveau lycée à Neuilly, l’a baptisé lycée Pasteur.

Elle s’était bien gardée de donner l’illustre savant comme parrain à l’établissement du boulevard Pasteur, lequel se nomme lycée Buffon.

C’est là une habitude régulière, et bien faite pour surprendre les étrangers peu au courant de la topographie parisienne.

Le lycée Louis-le-Grand est sur la rive gauche, la rue Louis-le-Grand près de l’Opéra ; le lycée Henri-IV est voisin du Panthéon et le boulevard Henri-IV de l’Arsenal.

En revanche, la rue Rollin est au quartier latin, le collège Rollin à Montmartre.

Les établissements féminins ne sont pas autrement traités. La rue Molière est, comme il convient, toute proche du Théâtre-Français, tandis que le lycée Molière se blottit parmi les frondaisons du Ranelagh. Le lycée Victor-Hugo est en plein vieux Paris, près du musée Carnavalet, et fort loin, par conséquent, de l’élégante avenue à qui l’auteur d’Hernani donna son nom.

Continuez ce petit jeu, vous ne trouverez presque pas d’exceptions, et si les lycées Condorcet, Lamartine et Carnot se trouvent dans le même arrondissement que les rues ou avenues homonymes, c’est par une distraction inexplicable de M. Lebureau, qui avait si bien combiné ce petit casse-tête chinois.

L’article du Cri de Paris dans la bibliothèque numérique Gallica-BNF